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L'esthétique du marché aux puces

La nuit est une panthère de Les Louanges

Anaëlle DUFOUR LAVOIE et Nadia MURRAY

 

 

Dans l’ombre de la panthère se cache l’un des artistes des plus influents de l’année 2018, Vincent Roberge, plus connu sous le nom Les Louanges. Le jeune artiste cumule les prix depuis la sortie de son premier album, ​La nuit est une panthère​, en 2018. Dès sa première nomination à l’ADISQ, il remporte trois Félix et, la même année, il est en lice pour le prestigieux prix Polaris. Ces nominations ne sont que quelques exemples de la considération octroyée à son œuvre pourtant toute jeune. À ce jour, ​Les Louanges a également produit deux EP, Le Mercure (2016) et Expansion Pack (2019). Par ailleurs, son pseudonyme, Les Louanges, porte à croire qu’il s’agit d’un groupe. Alors, pourquoi Les Louanges? Il s’agit tout simplement du surnom que lui donnaient ses amis lorsqu’ils étaient à l’école [1]. Vincent Roberge propose une essence musicale tout aussi unique que son pseudonyme ; par exemple, quatre des quatorze titres de son premier album sont  instrumentaux, témoignant de l’importance de la dimension musicale de son œuvre. Sur cet album, La nuit est une panthère, l’artiste propose une esthétique qui a de quoi surprendre : à la manière d’une des photographies de la pochette, l’album porte l’auditeur dans un univers  éclectique, entremêlant les genres musicaux et entrecroisant les registres et les thématiques, qui rappelle étrangement l’atmosphère foisonnante d’un marché aux puces.

 

 

 

 

Sur la couverture de ​La nuit est une panthère, on ne retrouve à peu près aucune trace de l’artiste, outre son nom dans le coin supérieur gauche. Le premier élément que l’on remarque est en fait ​un bibelot assez imposant, une panthère noire aux yeux jaunes presque fluorescents. Le bibelot du félin donne déjà un avant-goût de l’esthétique de l’album : cet objet semble tout droit sorti d’une brocante, larguée par un propriétaire ne sachant plus où caser l’encombrante panthère. On retrouve à nouveau cette panthère à l’intérieur de la pochette, bien campée sur l’un des bras de Vincent Roberge ; l’artiste pose alors devant un ancien entrepôt de matelas dont l’enceinte n’est plus très fraîche. L’univers des Louanges semble déjà se profiler, à la manière du marché aux puces où l’on a déniché cette panthère ou de cet entrepôt où se niche de la marchandise à liquider.

Un autre aspect de la pochette prolonge cette première impression : la photo nocturne d’une croix, une croix de tempérance [2] postée en avant-plan d’un panorama grandiose sur la vieille ville de Québec. Les racines de l’artiste se précisent : Vincent Roberge est originaire de Lévis, cette ville croissant dans l’ombre de son imposante voisine de face. Lévis, c’est aussi un des symboles de cette froide vie commerciale née en bordure de l’autoroute 20 : s’y alignent des commerces où se vend le jeans contrefait tout autant que le fauteuil défraîchi, la copie d’un bijou luxueux tout autant que de vieux vinyles embarrassants… et où l’on se procure une panthère noire passée de mode tout autant qu’une paillasse à bon prix. Le premier album des Louanges est donc à l’image de sa périgraphie : des influences musicales diversifiées et des thématiques variées s’y entrelacent, reproduisant cette drôle de sensation qu’on peut avoir en dévalant les allées d’un marché aux puces.

 

 

 

Dans l’univers de Les Louanges, plusieurs genres musicaux se rencontrent. Le jeune artiste a fait des études en jazz au cégep et il a mentionné lors de diverses entrevues une multitude d’influences, parmi lesquelles plusieurs artistes québécois (Jean Leloup, Richard Desjardins, Daniel Bélanger, Philippe Brach, Alaclair Ensemble) mais beaucoup de la scène internationale (Gorillaz, Moby, Frank Ocean, Odd Future). Il avoue être fan de Frank Zappa [3] et de la musique R&B. D’ailleurs, la critique musicale a tôt fait de s’embourber dans cette multitude d’influences qui composent la trame musicale de La nuit est une panthère : « c’est de la pop aux accents de jazz-funk-fusion » [4] ;  « une belle variété de sons, puisant dans l'indie, l'électro, le hip-hop » [5] ; « jazz », « soul », « funk », « hip-hop », « vaporwave », « chillwave », « punk jazz », «beatmaking hip-hop»[6]. Il semble évident que l’album propose un fort éclatement musical, qui se révèle aussi dans le choix varié d’instruments mentionnés dans le livret : guitare, basse, drums/autres percussions, piano, orgue, synths/ synthétiseurs, claviers, rhodes (type de clavier Fender), saxophone. La musique qui porte La nuit est une panthère est donc éclectique, les tendances les plus contrastantes s’y mélangent.

On observe un même éclectisme sur le plan des registres de langue qui s’y entremêlent. Dans l’ensemble des textes de l’album, on peut entendre un langage « keb » populaire [7], truffé d’élisions, de québécismes et quantité de termes anglais : « s’voir », « d’penser » (« Pâle ») ou « j’me r’dresserais », « t’jeter », « y’a plus d’bière » (« DMs ») ; « char », « caler les bières », «dep - dépanneur» (« Tercel ») ou « les tasser », « mes affaires pognent », « sont tannées » (« Westcott ») ; « I only have eyes for you », « La lune est pleine just for you » (« Pitou ») ou « Cheap thrills », « Tiger in a tank » (« Jupiter »). Toutefois, les paroles glissent parfois vers un registre soutenu, notamment dans la pièce éponyme de l’album : « J’ai fermé la porte, tiré les volets / Attendu la chute du quatrième mur / Mûr sous les couvertures de la toile / Les galaxies et les Bermudes » (« La nuit est une panthère »). Le « quatrième mur » évoque une notion reliée au théâtre : il s’agit de la zone, plus ou moins perméable, qui sépare le public de la scène et sa « chute » laisse donc entendre que plus rien ne limite le regard du spectateur. L’image se prolonge dans ces couvertures rappelant le rideau qui concrétise le mur, dévoilant le protagoniste ou un ciel étoilé. Ces vers de la chanson « La nuit est une panthère » dénotent donc un style riche, empreint de figures stylistiques bien ciselées. Aussi, on dénote dans les paroles des références à des penseurs célèbres, Nietzsche ou de Lafontaine, par exemple, qui traduisent également ce registre plus soutenu présent dans La​ nuit est une panthère​ : « Pour la gang de corbeaux sans renards / Jean l’avait prédit » (« Pâle »), où l’on réfère à célèbre fable « Le renard et le corbeau » ; « Godless comme si Nietzsche parlait » (« Guérilla »), où l’on sent l’empreinte de la pensée athée du philosophe. Ce mélange assumé de registres participe de l’esthétique éclatée de La nuit est une panthère : « D'un côté, il y a un exercice poétique, de l'autre, c'est plus terre à terre » [8].

 

Cette esthétique se remarque de manière encore plus évidente sur le plan thématique. Le fait que Vincent Roberge soit un jeune artiste au moment de la création de ce premier album (tout juste 23 ans) influence bien sûr les thèmes qu’il exploite, car ce sont des thématiques qui, pour la plupart, concernent sa génération : la ville et l’urbanité, l’errance et la communication, plus particulièrement. D’abord, on retrouve beaucoup d’éléments reliés à l’urbanité, notamment dans la chanson « Tercel », où les références à la ville de Lévis sont nombreuses : « Lévis », « la dernière L2 » (qui est la ligne de transport de Lévis), le « chantier Davie » (qui est un chantier maritime d’envergure, caractéristique de la ville). La ville est abordée dans « Tercel » avec un regard plutôt affectueux par ailleurs : «​ Ramé​ jusqu’à l’autre bord du fleuve retour au bercail».​ La métaphore qui tisse un lien entre Lévis et un bercail, un terme désignant sa famille, sa patrie, traduit le sentiment du protagoniste de la chanson à l’égard de sa ville natale : il y est attaché fortement.

Dans cette même chanson, il y a aussi la thématique de l’errance, concrétisée dès le titre par le référent à une voiture, la «Tercel ». Cette modeste voiture de Toyota​, qui n'est plus produite aujourd’hui, évoque la vie sur la route avec une certaine candeur, l’errance heureuse au gré des balades : le « tour de char » est en effet ponctué de quelques « Boréale », de balles frappées au « terrain de baseball », d’une musique si intense qu’en sont les « tympans percés par les cymbales »… une virée en Tercel’96 peuplée de « sweet dreams » en somme. La chanson « Pâle » aborde aussi ce thème, mais à bord d’un véhicule plus macabre : « La face collée contre la vitre du corbillard ». La route ne mène plus nulle part, elle n’inspire plus l’allégresse de la balade en Tercel. Cette fois, même s’il y a bon nombre de « pouceux » qui cherchent à partir, on lira que le réservoir livre son « last call » ; tous sont immobilisés, enlisés dans l’attente de « quelque chose de mieux ». La chanson «Pâle» mène l’errance plus loin malgré tout : la pièce critique une société n’évoluant pas, « qui vise le fond », et un monde courant à sa perte.

 

On retrouve également le thème de la communication, omniprésent dans l’ensemble de l’album, à l’image de ces milléniaux qui ont grandi l’écran au creux de la main. On retrouve en ce sens du langage utilisé sur les réseaux sociaux, particulièrement dans la chanson « DM’s », où le titre désigne une boîte de message privée sur le réseau Instagram et où l’on relève un vocabulaire éloquent : « phone », « mode avion », « répondeur », « message », « d’débrancher la ligne ». La chanson pose un regard critique sur ce mode de communication : le protagoniste veut en effet se libérer des réseaux sociaux, de ce qui le connecte au monde virtuel. Pour lui, la vie va trop vite et il veut l’arrêter le temps d’une pause, signifiée par une métaphore qui le propulse en voyage sur la lune : 

En voyage sur la lune, pour qu’on m’crisse la paix

J’espère que t’as du temps d’libre pour m’courir après

Pour m’courir après

Tu peux t’jeter dans mes DM’s mais man j’me connais bien

T’auras pas d’nouvelles de moi avant un temps c’est certain

 

Le personnage de la pièce « DM’s » espère ainsi, en se rendant inaccessible par ce « voyage » lunaire, qu’on lui « crisse la paix », employant un juron en guise de verbe pour intensifier son écœurement. Dans une entrevue avec Marc Cassivi, l’artiste avoue d’ailleurs qu’il ne répond plus beaucoup à ses messages sur son téléphone, ses relations étant devenues «weirds» [9].

 

D’autres pièces laissent paraître une critique de la société, illustrant encore là la forte diversité thématique de l’album. D’une part, dans la chanson « Romains », l’attitude du public à l’égard du milieu artistique est largement dénigrée :

Voyons comment i’ fait pour garder sa job

J’imagine aujourd’hui t’en dis jamais trop

Ça fait qu’on va tous taper sur la même tête

De la même maudite qui aura voulu trop s’plaindre

Public shaming, officiel game

Matante veut savoir qui s’ra l’prochain, next

À Rome comme les Romains, on chante tous le même refrain

 

On laisse entendre, dans ce morceau, que le public prend plaisir à s’acharner sur les artistes, à « taper sur la même tête ». L’attitude devient d’autant plus malsaine qu’elle fait partie du discours populaire mais aussi du discours médiatique à la manière Duhaime [10], elle est passée au rang d’une « officiel game », de la même manière qu’à l’époque romaine, d’où la métaphore : comme dans une arène, la foule s’en prend avec virulence à la victime, clamant en chœur « le même refrain».  D’autre part, la pièce « Westcott » trahit aussi une tonalité critique, dirigée vers le mode de vie dominant de la société cette fois : elle met en scène un individu qui fait le même travail, routinier et abrutissant, pour « mettre du pain dans le piggy bank ». La pièce dénonce le fait que le travailleur n’aspire à rien d’autre, se contentant de repas « aux cans pis au dinner Kraft ». Sa frustration grandit d’un vers à l’autre et il en vient lui-même à dénigrer son immobilisme : 

Y’en a qui s’en viennent, y’en a qui sont passées

Les moins bonnes journées stallent, faut juste les tasser

Là on a l’air de deux bêtas, brûlés comme ça s’peut pas

[…]

Mais reste qu’au day to day là j’commence à m’faire chier

Constatant que les jours « stallent », où l’anglicisme issu du verbe to stall [11] accentue un manque de volonté à changer la routine, le protagoniste de « Westcott » finit malgré tout par avouer qu’il commence à se « faire chier », expression québécoise qui exprime l’ampleur de sa lassitude. Même si on ne le considère pas comme un artiste engagé, Vincent Roberge tient un propos qui cherche à dénoncer,  en « observateur allumé du monde qui l’entoure » [12].

En contraste, l’album a une tonalité plus désengagée et aborde parfois des quêtes plus individuelles : les protagonistes ont souvent l’espoir d’obtenir un meilleur sort dans ce monde décrit avec une certaine désillusion. Quelques chansons insinuent en effet qu’il vaut mieux profiter du moment présent, laissant paraître un esprit teinté de « carpe diem » Par exemple, le personnage de « Westcott », chaussé de « caps d’acier », attend impatiemment de saisir la prochaine occasion de changer son quotidien : « ‘Faut juste j’me trouve une puck, j’te jure m’a scorer /J’te jure m’a scorer »​. À la manière d’un hockeyeur, le jeune de 22 ans attend une « passe » qui lui permettra de sortir d’une routine désolante. Dans cette chanson, ainsi que dans les pièces « DM’s » et « Tercel » tout particulièrement, on sent donc une forte envie de vivre différemment, libéré d’un boulot qui ne donne qu’une « couple de cennes » (« Westcott »), un quotidien dont « les jours défilent un peu trop vite merci » (« DMs »), ne laissant qu’un « long dimanche » (« Tercel ») pour profiter de la vie. Une mixité de thèmes et de tonalités parcourent en somme l’album.

 

Vincent Roberge, du haut de sa jeune carrière, a bien impressionné les critiques et le public à la sortie de ce premier album, La nuit est une panthère. L’esthétique de cet album a certes contribué à cette réception pour le moins enthousiaste : une variété de sonorités, où l’électro côtoie le saxophone ou la guitare ; un foisonnement de registres, où la langue populaire, déformée par les hachures ou la langue anglaise, cohabite avec un style parfois un peu plus ampoulé ; une diversité de tonalités, de thématiques, enfin, où l’errance un peu bohème visite la critique d’une société parfois désolante. À la manière de ce marché aux puces qu’annonce la périgraphie, l’album propose un univers où le luxe flirte avec le cheap, où les textures se mélangent, un univers apportant de la fraîcheur sur la scène musicale actuelle. Un an suivant la sortie de son premier album, Les Louanges a produit un EP, Expansion​ Pack, composé de cinq nouveaux titres. Chose étrange, sur la pochette, on retrouve le même bibelot de l’album précédent, la fameuse panthère noire. Cette fois-ci, elle apparaît brûlée, victime du tournage du vidéoclip de la chanson « Drumz ». Cette volonté d’incendier un tel symbole doit certainement signifier quelque chose…     

 

[1] Geneviève BOUCHARD. « L’art de brouiller les pistes selon Les Louanges », dans Le Soleil​, 22 septembre 2018, p.M15.

[2] Monique BELLEMARE. Les croix de chemin au Québec [En ligne] https://www.patrimoineduquebec.com/ajouts/levis/ (page consultée le 25 octobre 2021).

[3] RADIO-CANADA. «Les Louanges, révélation Radio-Canada en chanson 2019-2020», Radio-Canada [En ligne] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1780747/les-louanges-revelation-radio-canada-en-chanson-2019-2020 (page consultée le 9 novembre 2021).

[4] Philippe RENAUD. « La nuit est une panthère : tout est de la chanson », dans Le Devoir, 21 septembre 2018, p.B4.

[5] Philippe LEMELIN. « Les Louanges. La nuit est une panthère », dans Métro, 21 septembre 2018, p.15.

[6] Alain BRUNET. « Chanter Les Louanges », dans La Presse, 24 septembre 2018, p.ARTS-9.

[7] Le terme « keb » revient souvent dans les propos tenus par Vincent Roberge en entrevue, tant pour qualifier la chanson québécoise en général que sa propre musique et le français populaire employé dans ses paroles.

[8] Vincent Roberge, cité dans Josée LAPOINTE. « Les Louanges. Foisonnant », dans La Presse+, mardi 9 octobre 2018, p.ARTS 4-2.

[9] Marc CASSIVI.« Pas le temps d’attendre », dans​ La Presse​ [En ligne] https://www.lapresse.ca/arts/musique/201908/31/01-5239375-les-louanges-pas-le-temps-dattendre.php ​ ( page consultée le 15 mai 2020). 

[10] Il s’agit probablement d’une référence à Éric Duhaime, animateur de radio de Québec réputé pour ses critiques parfois hargneuses.

[11] To stall : au sens de caler le moteur, ce qui implique que la voiture ne peut plus avancer, elle est immobilisée. Au Québec, « staller » trahit l’immobilisme non seulement d’un objet mais aussi d’un individu.

[12]  Philippe RENAUD. op.cit.

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© Bonsound

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Médiagraphie

 

Album étudié

LES LOUANGES. La nuit est une panthère, Bonsound, 2018.

 

Sur Les Louanges

BOUCHARD, Geneviève. « L’art de brouiller les pistes selon Les Louanges », dans Le Soleil​, 22 septembre 2018, p.M15.

 

BRUNET, Alain. « Chanter Les Louanges », dans La Presse, 24 septembre 2018, p.ARTS 9.

 

CASSIVI, Marc.« Pas le temps d’attendre », dans La Presse, samedi 31 août 2019, p. ARTS 1-7.

 

DESMEULES, Judith. «Vincent Roberge: une ascension rapide et fulgurante », dans ​Le Soleil, 28 juillet 2019, [En ligne].https://www.lesoleil.com/actualite/le-laureat/vincent-roberge-une-ascension-rapide-et-fulgurante-d342effb5381662c8e8b2e04d59475ed. 

 

LAPOINTE, Josée. «Tout pour la toune». Dans La Presse +, 13 juin 2019, p.ARTS 1-2.

 

-----------------------. « Les Louanges. Foisonnant », dans La Presse+, mardi 9 octobre 2018, p.ARTS 4-2.

 

LEMELIN, Philippe. « Les Louanges. La nuit est une panthère », dans Métro, 21 septembre 2018, p.15.

 

RADIO-CANADA. « Les Louanges, révélation Radio-Canada en chanson 2019-2020 », Radio-Canada [En ligne] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1780747/les-louanges-revelation-radio-canada-en-chanson-2019-2020.

 

RENAUD, Philippe. « La nuit est une panthère : tout est de la chanson », dans Le Devoir, 21 septembre 2018, p.B4

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